Suite de Expérience, explosion et compagnie, feat. TSUCHIMIYA Yui.

« Je crois que l'infirmerie risque d'être une très bonne idée, même si je peux la trouver toute seule si vraiment tu es occupée. »

Mais si elle ne l'avouera jamais vraiment, Lys adore ce genre de comportement : cela la fait fondre. Fondre ? Non, pas dans le sens auquel vous espérez, amateurs de potions et d'histoires doucereuses. Elle trouve cela vraiment mignon, tellement qu'elle ne put s'empêcher de passer sa main dans les cheveux de Yui, comme pour lui montrer qu'elle était là, qu'elle ne l'abandonnerait pas. Enfin bon, aller à l'infirmerie n'était une tâche si difficile à réaliser, mais la grande rousse pouvait bien faire cela, un peu pour s'amender, il fallait l'avouer. Alors qu'elle s'apprêtait à regagner la porte pour montrer à la petite blonde le chemin de la santé, elle vit cette dernière prendre un bout de papier qui traînait sur un des bureaux et l'enrouler misérablement autour de sa frêle main. Même si Lys n'était aucunement liée à la médecine, bien qu'elle l'aurait bien voulu, elle se doutait bien qu'un tel acte n'arrangerait rien et serait peut-être à deux doigts d'empirer la situation. Heureusement, dans sa veste d'uniforme scolaire qu'elle portait chaque jour où elle se rendait en cours et dans l'établissement - côté public, il y avait un bout de tissu parfaitement carré, blanc et d'une matière si douce qu'on pourrait passer des heures à se frotter la joue contre : un élégant mouchoir de soie. Elle s'approcha de la jeune fille qui se trouvait avec elle dans cette salle de travaux pratiques, depuis plus de dix minutes à présent, et enleva le bout de papier en soufflant non méchamment, juste pour lui exprimer un quelconque dénis. En faisant un minimum attention, Lys enroula son mouchoir autour du membre endommagé de Yui.

« Ce sera sûrement plus confortable ainsi, non ? »

Lys rangea un peu la paillasse qu'avait utilisé l'élève auparavant et lui mit finalement la main sur le dos pour la faire avancer, en la poussant doucement. C'est ainsi qu'elle l'escorta dans le couloir, l'obligeant un peu à sortir de la salle, afin de l'emmener jusqu'à l'infirmerie. La Number leva la tête, pensant aux horaires d'ouvertures de cette dernière : était-elle là tous les jours ? Lys n'avait pas la mémoire courte, mais presque. Disons simplement qu'un événement pas vraiment important ne restera jamais bien longtemps gravé dans sa mémoire. Nous pouvons également prendre l'exemple des Rioters : combien en avait-elle envoyé en prison, en avait-elle tabassé ou même avait-elle tué ? Elle ne le savait pas vraiment, mais c'était indéniablement excessif. Étant la membre la plus offensive du groupe des Numbers, elle devait bien avoir le taux de correction de Rioter supérieur à tous ceux de ces camarades. Est-ce malheureux ? Pas vraiment, grâce à elle, il y a moins de délinquants. Mais comment lui expliquer qu'en s'abaissant à ces crimes, son avenir ne fait qu'être menacé de plus en plus ? C'était là que toute la question résidait. Pas qu'elle ne saurait pas y répondre, juste qu'elle n'a pas encore étudié cette interrogation.
Elle se rappela finalement de son but à cet instant : mener Yui Tsuchimiya à l'infirmerie; vous noterez que sa vie se résume à une suite de missions qu'elles se doit d'effectuer. Elle déposa la jeune blonde à l'intérieur de l'infirmerie qui se trouvait être ouverte, accueillie chaleureusement par l'infirmière qui s'occuperait bien d'elle. La rousse salua l'élève une dernière fois et se retira solennellement. Elle lui conseilla de faire plus attention la prochaine fois et de veiller à ne pas enfreindre le règlement de l'établissement à l'avenir. Elle sourit et passa la porte.
C'est vrai, que pouvait-elle bien faire à cet endroit de plus ? On soignait Yui, mieux qu'elle ne pourrait le faire. Pensant à des choses futiles ou autres qui l'étaient moins, Lys continuait son chemin; juste après avoir déposé une cannette de jus de pomme devant la porte de l'infirmerie, pour que la petite blonde puisse la trouver en sortant. C'est qu'elle l'avait un peu appréciée, quand même.